Rencontre avec un clown ! Entretien avec Alberto l’impromptu, clown analyste, présent le 22 mars aux enseignements post universitaires de sages femmes de Nancy.
CRL: bonjour Alberto, pouvez vous nous dire comment devient on clown analyste?
ALBERTO : (temps de pause….blocage! ) en fait je fais du clown et de la psycho socio. Faire rire les gens c’est ça l’important et ce qui les fait rire c’est l’improvisation à partir de ce qu’ils viennent de vivre. Pour moi, je veux avoir l’image du clown au milieu des gens sérieux .On part de choses sérieuses pour faire rire les gens.
CRL : Vous avez toujours voulu être clown? C’est pas trop un métier ça!
ALBERTO : Je voulais être curé et tout s’est réalisé: je suis curé, je dis la messe, je crée de la communion, je permet aux gens de méditer , je fais de la poésie, …Je suis psychosociologue, anthropologue et je fais le clown. Je mets en relation, en communion des antagonismes, des gens antagonistes….Je viens d’aller accompagner la convention nationale du secours catholique, ça commençait par une lecture d’évangile « le lavement des pieds : je suis Seigneur et maitre et pourtant je vous lave les pieds » et j’ai improvisé là-dessus et j’ai lavé les pieds du président du secours catholique (il a les pieds bien blancs, c’est pas des pieds qui trainent dans la rue! ) et finalement qu’est-ce que ça nous dit cet évangile : sois Seigneur et maitre de ta vie et du coup être prêt à tout, même à laver les pieds des autres.
CRL: comment faites vous pour être toujours dans le cadre?
ALBERTO: Marcel Ruffo dit: il faut beaucoup de frustration pour faire beaucoup d’amour; pour le paraphraser je dis beaucoup de panique , affolement des neurones, agitation cérébrale et de la magie pour que ça devienne juste. Il faut trouver par où entrer. Il y a souvent un questionnement préalable rationnel mais une fois en situation c’est la pensée immédiate qui s’impose .il y a contemplation de la scène , des opposés, il faut à tout prix trouver ce qui fait sens collectif, qui fait sens pour tout le monde. Ce n’est pas le sens commun, c’est le sens collectif.
Le fou c’est celui qui réunit les contraires . Il faut trouver le centre et tenir le fil tendu, comme un funambule.C’est une écoute à plus de 360 ° avec l’ambiance, la chaleur , les événements impromptus pour lire autrement le discours sérieux; Prendre la main et chercher le complément féminin au discours sérieux.
CRL: et Nancy?
ALBERTO: j’ai fait ma fac à Nancy il y a plus de 30 ans environ avec Claude Detychey qui m’a dit « alors tu as bifurqué? « et bien non je n’ai pas bifurqué par rapport à la psycho socio. Je la fais autrement. Un jour en entretien à Nancy II avec des intervenants sur le developpement perso ils m’ont dit que j’avais un problème avec l’écoute et en fait j’en ai fait mon métier: je suis le spécialiste du problème avec l’écoute!
Merci Alberto. Pour le joindre 06.82.57.15.42.
entretien réalisé à Paris par claire Ramelli-Lamy le 30 mars 2012